Ma p'tit soeur...

 Picture-74.jpgElle est arrivée le 19 décembre 1960 ! C'était sûrement comme un Noël avant Noël pour mes grands-parents et moi qui venait de prendre mes 14 mois ! Depuis ce jour-là ma vie ne sera que EXTRAORDINAIRE car il n'y a pas plus beau cadeau pour un enfant que celui d'avoir un petit frère ou une petite soeur. Je sais qu'elle n'a pas été désirée par la famille, mais elle est arrivée. Elle devait arriver et elle est venue "contre vents et marées" malgré le divorce de nos parents, malgré toutes les tentatives de notre mère de se faire avorter, malgré ce que pouvait penser qui que ce soit de cet enfant qui poussait au fond du ventre d'Anne-marie... Elle est arrivée, ma petite soeur, celle qui allait rendre ma vie heureuse. Celle qui allait m'enchanter, m'amuser, celle qui allait être ma meilleure complice, ma "jumelle", ma moitié... Celle qui  me sauvera de la déprime, celle qui m'encouragera à foncer dans la vie, dans ce que je souhaitais faire et surtout savoir garder notre dignité dans toutes les épreuves que la vie nous préservait.
Elle était déjà si forte, si volontaire  d'arriver, de s'imposer... elle est pour moi un véritable modèle. Notre mère a eu beau faire pour la démonter, la réduire à presque rien en lui refusant son Amour, en ne voyant en elle que le portrait du père... alors qu'en réalité, Marie devait lui ressembler de plus en plus en grandissant. Je n'ai malheureusement pas de souvenir de ma première et toujours pas pour ma deuxième année. Mes souvenirs avec Marie doivent remonter lorsque nous nous sommes retrouvées à la Chapelle sur Loire chez Monsieur CAPPEDEVIELLE. Où notre mère trouva un emploi de coiffeuse pour dames chez un coiffeur qui proposait de loger son employée. C'était un monsieur qui était veuf depuis sûrement quelques années et il vivait seul dans une grande maison au bord de la Loire. Le salon de coiffure  faisait partie de la maison, donnant sur la rue principale du village. Il y avait un jardin dans lequel j'ai découvert mes premières joies du tricycle. Nous avons dû bien nous amuser dans ce jardin... Il y avait deux chiens noirs. Un berger belge tout noir et et cocker également noir. Je ne me souviens plus  de leurs noms, mais il y a des chances que se soit mes premiers contacts avec la gente canine. Puis il y a eu mes premières vraies bêtises comme marcher sur des planches aux clous rouillès qui dépassaient . J'y ai mis le pied dessus et me suis retrouvée hurlante entre les mains de ma mère fâchée me soignant tout simplement en me mettant le pied dans une bassine d'eau javellisée. J'ai gardé un souvenir cuissant. Puis mon premier choc avec la brutalité humaine vis à vis des animaux avec la mise à mort d'un gros cochon dans une cour voisine où j'étais avec ma soeur et des petits amis... J'ai toujours eu dans les oreilles ces cris stridents du porc depuis ce jour précisèment. Puis ma gourmandise s'affirmant, je me suis retrouvée en train d'étouffer avec un gros bonbon 'la pie qui chante' de travers dans la gorge. Une fois encore, ma mère est sa délicatesse à su mettre fin à mon supplice en me mettant à l'envers et en me faisant tousser...Mes premiers souvenirs me font croire qu'il n'y avait que moi pour faire les plus belles bêtises de gosses... ma petite soeur devait être plus sage où tout simplement qu'à cet âge ont ne peut que se souvenir de ce qui nous arrive physiquement ou psychiquement. Puisque aussi, me revient des préparatifs spèciaux où notre mère était dans tous ses états, très nerveuse nous habillant  rapidement pour la visite de notre père.
J'ai juste le souvenir du ressentit qui n'était pas très agréable, aucun souvenir de mon père en cet endroit. Je me souviens aussi un peu de la maison, du salon de coiffure, du salon où trônait la télévision en noir et blanc où nous avons découvert le marchand de sable, nounours, Pimprenelle et Nicolas... et là, je me vois me battre avec Marie pour pouvoir avoir le seul fauteuil du salon (il faut croire) et où ma petite soeur se cogna... de ma faute, parait-il, et on n'a pas pu voir notre petit feuilleton favoris. Puis notre chambre avec un seul grand lit que nous nous partagions, où on m'enferma un jour dans l'obscurité en me disant que le loup allait venir me manger ... Et après on voudrait que je ne sois pas trouarde dans l'obscurité ? 
Bref, le temps a passé... je ne sais pas combien d'années nous sommes restés chez notre "grand-père CAP", peut-être deux ans ? Je ne sais pas.
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