L'ARLESIENNE DE DOS
Voici une des causes de mon silence cette semaine... A fond sur cette toile. Et... je galère pas mal !
Je travaille d'après un modèle trouvé sur un site (Oh ! la copieuse !) qui plait à la personne pour qui je peins... Ceci dit, elle n'a rien à voir avec le modèle à part le fait d'être de dos... Je galère sur la lumière, sur un bras tordu... et puis le moral n'étant pas trop à la fête en ce moment, ça n'aide pas le coup de pinceau !
Merci pour les compliments et les petits messages d'amitiés. Ils me touchent beaucoup. Cocole à raison sur la ligne de fuite du cabanon... je ne suis pas très bonne en persceptive ( jamais eu de cours non plus !) Elle a un oeil de maître !
Je me prépare difficilement pour le marché nocturne de samedi 13 juin sur Châteauneuf-du-pape... je suis un peu "refroidie" au sujet des marchés pour la vente des tableaux. Et passer des heures à attendre en regardant les gens passer... ça m'est très pénible, je m'ennuie. Je pourrais peindre me direz-vous ? mais je n'arrive pas à peindre devant le monde... même chez moi, je suis tranquille dans mon antre pour peindre, rarement au milieu des autres.
La semaine dernière, sur la féria de Nîmes je regardais un peintre qui peignait devant nous une magnifique scène de corrida. Ces toiles étaient très belles, j'admirais son aisance apparente pour peindre dans cette foule qui circulait dans son dos et au milieu des curieux comme moi qui tournait dans son stand, installé aux pieds des arènes... Il y avait un bruit d'enfer entre les clameurs venant de la corrida derrière les arcades romaines, entre les penãs aux cuivres étincellants dans lesquels les hommes soufflent à tue-tête, rouges cramoisis par la chaleur et peut-être le petit quelque chose qui aide à tenir... et cette foule, une vraie fourmillière dont je faisais partie... Oui, je pouvais l'admirais ce peintre, pour rien au monde j'aurais voulu être là, je n'aurais pas pu mettre un seul coup sur ma toile...
Je ne suis pas allée voir la corrida... je ne peux plus... pour le moment.
Je regardais le visage de tous ces gens qui venaient d'assister au combat puis à la mort du taureau... Je me demandais ce qu'ils pouvaient tous avoir ressenti. Pourquoi aimons nous la corrida ? Que recherchons nous dans la corrida ?
Moi, je n'ai pas su... il y a quelques années en arrière. La première fois je suis ressortie écoeurée, dégoutée et honteuse d'avoir participé de façon ou d'une autre à cette tuerie, à cette boucherie...
Puis j'ai rencontré des pationnés de taureaux... Leur amour pour cet animal est énorme et étrange à la fois... Ils m'ont expliqué le déroulement de la corrida et j'y suis retournée entourée d'amateurs chevronnés pour m'aider à regarder autrement... pas facile, je vous l'accorde.
J'ai aimé la corrida portugaise, à cheval... le travail de dressage est sublimé par le fait du danger pour le cheval face au taureau qui tente de l'encorner... Là, j'ai fait mes premières photos de corrida... pour tenter de peindre ensuite.
Puis je suis tombée sur de magnifiques livres de photos de corrida avec des gros plans extraordinaires sur la force de l'animal, sur la souplesse des hommes en habits de lumière... le rouge, le noir, le sable, le ciel... les murs antiques blancs de chaleur.... Quelque chose m'attire, un folckore, un je ne sais quoi, un peu de sang espagnol dans les veines ?
Un jour je retournerai dans les arênes pour admirer le taureau, sa force, sa beauté sauvage. Avec lui je lutterai, avec lui je déjouerai les hommes et tenterai de les faire trembler un peu. Avec lui je serai brave jusqu'au bout, la mort ne me fera pas peur, et la recevrait proprement en plein coeur avec les honneurs. Les hommes applaudiront, les hommes sont les plus forts dans leur folie...