QUELQUES NOUVELLES

De l'ado... qui a fini par craquer devant nous pour nous dire que sa vie n'était pas si chouette que ça, que nous n'arrivions pas à la comprendre, qu'elle avait de telles angoisses pour franchir le portail du lycée qu'elle en avait des nausées, des tremblements et tout cela malgré l'encouragement de ses camarades... qu'elle travaillait ce qu'elle pouvait mais n'y arrivait plus... et qu'elle veut faire autre chose que la seconde, qu'elle sait éperdument qu'elle perd son temps par cette voie classique d'études...
Bref ! son état me bouleversait. Je ne disais presque rien... de vieux souvenirs ressurgissaient de ma mémoire enfouie... la seule chose était que je n'en revenais pas qu'elle puisse se sentir si mal aimée, si mal comprise avec des parents comme nous après ce que j'ai pu vivre au même âge qu'elle et des parents qui n'en étaient que de nom.
Mais je crois tout bonnement que l'adolescence est vraiment une plaie.
On peut faire ce que l'on peut... i n'y a rien à faire, c'est toujours aussi délicat et compliqué.
Nous l'avons calmé avec beaucoup de diplomatie comme son père sait faire. Et lui avons dit que nous remuerons ciel et terre pour lui trouver une autre voie scolaire comme un BEP ou un CAP sanitaire social en petite enfance... mais qu'il fallait aussi l'aider psychologiquement car depuis bien quelques années il était clair qu'elle souffrait de mutisme vis à vis de notre vie, des changements de régions, d'amis, et ses réactions nouvelles depuis sa rencontre avec Julien nous prouvaient qu'elle nous tient rigueur sur des choses qui mériteraient d'être mis à plat avant que cela ne lui empoisonne vraiment la vie pour les années à venir... Elle qui avait toujours rejeté cette idée l'accepta sans l'ombre d'une hésitation.
Je pense qu'il est temps.
N'allez pas croire que nous attendons du corps médical en psychologie toutes les réponses à nos questions pour son éducation, vous seriez dans l'erreur car il faut savoir que cette pratique n'est que récente pour nous, en réalité depuis un an pour les soucis de Cécile... Je voulais que Jeanne soit suivi en même temps... mais elle refusa net cette idée, à l'époque.
Moi-même je vais consulter un psy depuis le même temps... trop de culpabilités, trop de blessures à l'âme pour m'en sortir toute seule, je m'en suis rendue compte avec les années... trop d'années ont déjà passé dans le questionnement, dans la souffrance moral. Je veux éviter cela à mes filles.