4:40 MARDI 11 NOV. 2008

Je suis debout depuis déjà une heure... et je n'arrive pas à ressentir le besoin encore de retourner me caler avec la couette, mon homme et l'oreiller... Cela m'a permis de lire tout le contenu de ma boite e-mail où 60 mails m'attendaient ! Vous avez été productives les filles, ce week-end !
Comme vous l'avez déjà remarqué, moi, les week-ends sont tellement remplis entre monhomme, nosfilles, leschiens... que je suis obligée de laisser un peu le blog au repos.
Nous aurions pu avoir un super week-end, nous l'attendions ainsi avec le pont que Jacques s'offrait, mais voilà... vendredi nous avions un courrier laissé par notre adode16ans pour nous révéler encore quelques petites choses comme des devoirs notés non signés depuis plus d'un mois avec des notes plus basses que basses... où l'appréciation de chaque professeur est assassine tellement le manque de travail et d'intérêt est évident... Son carnet de correspondance où deux feuilles entières de coupons d'absences ont été arraché avec des excuses et des signatures bidons depuis fin septembre... et pour nous expliquer tout ce merdier elle nous dit qu'elle veut arrêter vraiment son année, attendre l'année prochaine pour reprendre sur un BEP et qu'en attendant elle préférerait rester à la maison pour m'aider un peu plus....(mdr) ou trouver un petit emploi pour gagner quelques sous qui la motiveront pour reprendre ses études... Puis pour terminer sa missive elle nous souhaite de passer tout de même un bon week-end et surtout de ne pas nous prendre la tête avec tout ça, que nous en parlerons dès mercredi ! Petite précision : elle faisait le pont et passait quatre jours chez les parents de son petit copain...
Vendredi matin, Jacques recevait un appel du lycée pour annoncer qu'elle était absente à l'appel...
Samedi matin, le lycée nous appelait à la maison pour nous demander la raison de l'absence de Jeanne pour la matinée...
Lundi, il n'y avait pas de pont... le lycée ouvert, les lycéens en cours... et Jeanne aussi car nous l'avons appelé pour lui dire qu'elle avait rendez-vous à 16 H avec son professeur principal et ses parents pour un entretien et que cela tombait bien puisqu'elle finissait ses cours à 16 H ... (blanc) puis elle sait ressaisie en disant que non puisqu'elle faisait le pont... Son père a élevé le ton en lui demandant d'arrêter de le prendre pour un c. et qu'elle avait tout intérêt d'être en cours dès 8H du matin lundi.
(petite pensée à ma copine Carole qui se lève pour aller travailler... 5:00 H)
Le Professeur principal qui est son prof d'histoire lui a tenu le même langage que nous depuis le début... qu'elle foutait son avenir en l'air si elle continuait comme ça ; qu'elle avait jusqu'alors un très bon dossier scolaire et qu'il était évident que si elle voulait se remettre au travail elle pouvait vivre mieux sa seconde. Qu'elle ne pouvait pas imaginer que de s'arrêter une année serait bon pour le reste des études... Qu'elle se donnait toutes les chances de n'arriver à rien dans la vie. Qu'elle a des possibilités et qu'elle ne veut pas s'en servir pour le moment et que lorsqu'elle voudra s'en servir il sera sûrement trop tard...
Bref, il lui demande de se remettre au travail et qu'elle arrive à se projeter un peu plus dans l'avenir qu'elle désire se construire plutôt que se perdre par des envies du moment qui ne lui apporteront que du mauvais pour le restant de sa vie de femme.
Moi, j'ai les "boules" depuis sa lettre... et je rumine. Car cette gamine ne se rend pas compte de la chance qu'elle a. Depuis sa naissance c'est "notre princesse", son père et moi l'adorons, mais elle se plaint tout de même d'avoir eu des passages dans notre parcours familial difficiles où elle n'avait rien dit, qu'elle avait supporté pour ne pas nous embêter... que l'arrivée de sa petite soeur avait tout changé pour elle. Qu'elle s'était senti un peu "oubliée" et encore plus récemment, il y a un an lorsque sa soeur nous a fait sa crise d'angoisses et son anorexie... Bien sûr que tous nous devions entourer sa soeur, être à son écoute et supporter son état frisant parfois la débilité (à ses yeux ) et que maintenant elle veut EXISTER, avoir le droit de ne pas être comme nous, comme la famille. Être ELLE et vivre ce qu'elle veut avec son copain et qu'elle s'en fiche bien qu'il ne nous plaise pas tant que ça, qu'elle s'en moque et qu'elle veut vivre avec lui...
Elle n'a que 16 ans. Il n'y a pas un an, nous lui cédons la plus belle et spacieuse chambre de la maison pour qu'elle y fasse son petit nid... Nous avons accepté l'idée qu'elle ai un copain... qu'elle passe des nuits blanches à lui parler au téléphone... (merci pour la note à payer !)... elle voulait une cam. pour se voir sur MSN... puis passer un week-end chez lui, qu'il lui fallait la pilule... accepter qu'elle ait une vie sexuée...
Nous avons donc reçu ce jeune homme puis avons accepté qu'un rituel se mette en place; un week-end sur deux il serait là... et l'autre se serait notre fille chez ses parents... Nous laissons notre fille dans une famille qui ne ressemble en rien à nous. Son père, à chaque fois, se retient par respect car on ne doit pas juger les gens tant que l'on ne les connaît pas... mais il en pleurerait, parfois !
Nous lui offrons un lit de deux personnes, nous lui aménageons sa nouvelle chambre pour mieux recevoir son ami... Nous préférons qu'ils soient plutôt chez nous...
Nous subissons leurs musiques trop fortes, trop métal... leur bordel, leurs poubelles débordantes de papiers de bonbons, biscuits, pots de pâte à tartiner vides, les vêtements sales qui traînent. Leurs petites conneries, la casse de quelques trucs car son copain à le sens de la bricole, de la débrouille ! Il a fallu leur rappeler à quoi pouvait servir la salle de bain et qu'une douche par jour serait sûrement nécessaire vu l'odeur de leur pièce...
Il a fallu nourrir un garçon à l'appétit d'ogre, le regarder, sans faire de commentaires sur sa façon de manger... et trouver des sujets de conversation où il pouvait suivre.. Notre fille ne nous parle qu'à peine, chaque matin nous n'avons plus que droit à un pincement de la bouche et les yeux baissés en guise de bonjour... La salle de bain, maintenant qu'elle est utilisée et dans un état terrible après deux jours...Les serviettes et draps de bain défilent et s'entassent dans la corbeille de linge sale (qui déborde depuis...) Le moindre truc, la moindre demande pour être aidé à la maison est pris comme une corvée, une injustice car sa soeur pourrait le faire...
On trouve un établissement pour son ami qui redoublait la troisième pour qu'il passe un BEP en carrosserie (c'est ce qu'il voulait faire) et là on apprend que lui aussi s'octroie un pont qui n'existait pas !...
ALORS, j'en ai ma claque. Mercredi je récupère ma fille après ses cours à 12H. et à mon tour je vais me faire entendre. Elle va comprendre de quel bois je me chauffe. Et que je n'accepterai pas d'avoir à la maison une fille ingrate envers ses parents, d'une part, et qu'avant de vouloir voler de ses propres ailes, elle aurait des leçons à apprendre ici, par moi, à la maison.
Finissez bien votre nuit... chères amies. Il y a des chances que cette semaine je sois moins sur le blog... je dois reprendre les rennes.
AMITIES