DEVINEZ CE QUE JE VAIS MANGER...

vous vous y connaissez en champignons ?
Ceux-ci, je les ai trouvé ce matin après avoir quitté cette charmante dame... J'ai terminé le tour du lac avec les chiens et comme j'en ai l'habitude, je recherche quelques pissenlits ou trèfles pour le cochon d'inde "pompon" qui est bien tristounet, tout seul dans sa cage... Et que vois-je ? je vous le dis... à ne pas en croire mes yeux, là devant moi au nombre de cinq... des coprins chevelus !
TROP HEUREUSE de trouver des champignons parce que moi, lorsque je vais aux champignons, je n'en trouve pas UN ! et là... ils étaient là bien sages, heureux de n'avoir pas eu une patte de chiens leur écrasant le chapeau ! Des cinq j'en ai pris que trois... j'ai envie d'en retrouver l'année prochaine et si personne ne passe derrière moi pour les voir... ils se ressèmeront peut-être ? La particularité du coprin chevelu c'est qu'il est comestible jeune... Sa croissance est très rapide comme tous les champignons mais dés que son chapeau s'ouvre en "ombrelle" et qu'il a perdu sa blancheur laiteuse, vaut mieux passer son chemin.
Alors, me direz-vous, c'est que mon omelette sera bien pauvre... Pas grave, le plaisir à tout d'abord était de tomber sur eux car c'est une grande histoire sentimentale que j'ai avec ce coprinus comatus. La première fois que j'ai rencontré cette espèce de champignons j'étais en promenade avec ma mère, mon beau-père et ma jeune soeur. Au mas du juge dans les collines de notre village. Nous revenions d'une sacrée belle promenade aux parfums d'automne... je me souviens même que notre marche dans les Alpilles nous avait donné chaud car nous avions le pull ou la veste au bras. Nous étions sur le retour et pour la seconde fois nous nous arrêtions admiratifs pour regarder ce beau domaine dont les soubassements sont fortifiés... et à chaque fois avec mon beau-père qui se passionnait de tout, nous nous posions des questions d'une telle bâtisse aux pieds des collines... Ma mère avait fait quelques pas en contrebas et jouait avec nos chiens (oui, y en a toujours eu chez nous !) lorsqu'en lançant un bâton dans le champs sur le côté du chemin, elle cru apercevoir des champignons. En se précipitant au travers du terrain caillouteux et herbeux elle nous appelait pour venir voir sa trouvaille. Elle était folle de joie, comme une fillette... et nous disait "des coprins, des coprins chevelus... oh la la ! des coprins" !
Moi, je n'avais jamais entendu ce nom là et commençais à m'inquiéter en voyant ma mère en ramasser. Son pull se transforma en panier improvisé et elle riait en pensant à la bonne omelette qu'elle nous ferait ce soir...
Pierre, mon beau-père me rassura sur la comestibilité et voyant dans le nombre qu'il y en avait des plus vieux nous mis en garde.
Nous avons fait, ce jour-là, une récolte miraculeuse ! Presque il y en avait de trop... et nous en avons laissé derrière nous. Ma p'tite maman n'en avait pas revu depuis sa jeunesse...(elle n'avait que quarante ans !) Mais son émotion n'était pas sur le temps qui avait passé, non mais sur les souvenirs du lieu de son enfance, la Normandie... Avec son père, sa mère elle allait chaque année aux champignons et elle avait déjà rencontré des coprins chevelus...
Ce matin, était un doux matin, une bonne journée qui commençait... et ces cinq petits coprins sur mon chemin était sûrement un clin d'oeil de ma p'tite mère...
